• Les dernières données du GFF provenant des établissements de santé montrent que deux tiers des pays signalent des perturbations liées à la COVID-19 dans la prestation de services de santé essentiels tels que les services de planification familiale, les centres d'accouchement, les consultations prénatales et les paquets nutritionnels.
  • La pénurie de personnel de santé, l'insuffisance des fournitures médicales et le manque de financement sont à l'origine de ces perturbations persistantes.
  • L'urgence de la crise COVID-19 et ses dommages collatéraux pour les femmes et les filles nécessitent des solutions audacieuses - les dirigeants demandent en urgence de nouveaux investissements pour prévenir les conséquences à long terme des grossesses précoces, des retards de croissance dus à la malnutrition et de l'augmentation des maladies infectieuses.

 

Du côté de l'offre, la faiblesse des systèmes de santé et de la préparation à la pandémie a entraîné une pénurie d'agents de santé, et de nombreuses ressources ont été détournées pour faire face à la COVID-19. Une pénurie de fournitures due à des perturbations de la chaîne d'approvisionnement a entraîné des difficultés d'accès aux médicaments essentiels comme les antibiotiques et les contraceptifs et a ainsi affecté la prestation des soins de santé. Du côté de la demande, les confinements et la peur de contracter la COVID-19, ainsi que les difficultés financières, font que moins de femmes, d'enfants et d'adolescents peuvent se procurer les services essentiels dont ils ont besoin.

Professeur Awa Marie Coll Seck, ministre d'État, Sénégal, a déclaré : «Les pays avaient beaucoup progressé au cours des années précédant la COVID-19, mais ils se trouvent maintenant dans une situation où beaucoup d'efforts et de succès pour améliorer la santé maternelle et infantile sont menacés. C'est pourquoi j'appelle les partenaires et les pays donateurs à soutenir le travail du GFF. Ils soutiennent réellement les pays. Ils les mettent aux commandes de la réponse. Les femmes constituent l'épine dorsale de nos systèmes de santé et de nos communautés. Il est essentiel que la communauté internationale travaille avec nous pour relever ces grands défis sanitaires de première ligne, pour sauver des vies maintenant et pour éviter de perdre des décennies de progrès que nos pays ont accomplis avant la pandémie. »

Mamta Murthi, vice-présidente pour le développement humain à la Banque mondiale, a déclaré : « Le leadership des pays doit être soutenu par la communauté internationale pour lutter contre la pandémie et aider les pays à se remettre sur la bonne voie, grâce à des services de promotion de la santé maternelle et infantile. Donner la priorité aux services destinés aux femmes et aux enfants au niveau des soins primaires profitera à tous et apportera des avantages à long terme. C'est pourquoi le GFF et la Banque mondiale collaborent avec les pays pour combler les lacunes en matière de services de santé et renforcer l'ensemble des systèmes de santé, alors même que les pays réagissent à la pandémie. En investissant maintenant et de cette manière, nous pouvons transformer la manière dont les soins de santé primaires sont dispensés pour les décennies à venir. »

Mariama Abdou Gado, étudiante en médecine et ambassadrice de la planification familiale au Niger, a déclaré : « Les femmes représentent la majorité de la population mondiale, la majorité du personnel de santé, et les jeunes restent un potentiel essentiel pour le monde. Ils sont tous confrontés à des perturbations graves de services de santé essentiels, tels que la planification familiale et la nutrition. Aujourd'hui, plus que jamais, il convient d'augmenter le financement international en faveur de la santé et de maintenir la dynamique, mais aussi de créer un monde où les femmes, les jeunes et les enfants sont en sécurité et en bonne santé. »

Le GFF vise à apporter un soutien équilibré, entre réponse aux besoins urgents des pays en matière de fourniture et livraison d’outils COVID-19 et maintien des services de santé essentiels, grâce à des efforts soutenus pour adapter et renforcer les systèmes de santé en tandem avec les financements de l'AID.

Le GFF a comme objectif de mobiliser 1,2 milliard de dollars américains d'ici la mi-avril 2022 pour aider les pays à « relancer les progrès », à protéger les services de santé essentiels et à renforcer les systèmes de santé, alors que les pays se préparent au déploiement des outils COVID-19 et s'efforcent de parvenir à une relance résiliente et inclusive. La campagne est organisée conjointement par les gouvernements du Canada et du Sénégal, ainsi que par la Banque mondiale.

Monique Vleddercheffe du Secrétariat du GFF, a déclaré : « Ces dernières données soulignent une fois de plus l'urgence d'agir et la nécessité de renforcer les systèmes de santé. Deux ans après le début de la pandémie, nous constatons encore des perturbations. L'appel à l'action consistant à concentrer nos efforts sur la relance et la préparation - et à placer les femmes et les enfants au cœur de ces plans - n'a jamais été aussi clair. »


Contact : Nansia Constantinou; nconstantinou@worldbankgroup.org | +1 202.458.5008

À PROPOS DU MÉCANISME DE FINANCEMENT MONDIAL

Le Mécanisme de financement mondial (GFF) est un partenariat de la Banque mondiale composé de multiples parties prenantes qui soutient les efforts menés par les pays pour améliorer la santé des femmes, des enfants et des adolescents. Grâce au GFF, les pays réalisent des investissements plus judicieux, plus priorisés et axés sur les résultats, en vue d’un impact plus important sur la santé, la nutrition et le bien-être des femmes, des enfants et des adolescents ; ils renforcent leurs capacités pour assurer un financement plus durable ; et explorent des moyens plus innovants de travailler avec le secteur privé.

Depuis la création du GFF en 2015, les pays partenaires ont réalisé des progrès considérables pour améliorer la santé maternelle et infantile. Pour en savoir plus, cliquez ici :  Rapport annuel 2020-2021


[1] A partir de données collectées entre janvier et septembre 2021

Pour la Journée internationale des droits des femmes 2022

7 mars 2022, WASHINGTON D.C. – À l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes et plus de deux ans après le début de la pandémie de COVID-19, les systèmes de santé de certains des pays les plus pauvres du monde sont confrontés à des perturbations durables des services de santé essentiels, qui touchent plus durement les femmes et les enfants. Des services tels que l'accès à des centres d'accouchement sûrs, la vaccination des enfants et la planification familiale continuent d'être touchés. Cette situation met en péril des années de progrès dans l'amélioration de la santé maternelle et infantile, creuse les inégalités entre les genres et affaiblit des systèmes de santé déjà fragiles.

Les dirigeants nationaux et communautaires ont demandé aux partenaires internationaux de placer les femmes au centre des efforts de réponse et de relance, puisque l'on craint que les progrès en matière de mortalité maternelle, de grossesse chez les adolescentes et de retard de croissance ne s'inversent davantage.

Les données recueillies depuis le début de la pandémie ont montré qu'au cours de la première année de la pandémie de COVID-19, la couverture en interventions sanitaires vitales pour les femmes, les enfants et les adolescents dans 36 pays partenaires du GFF avait chuté jusqu’à 25 pour cent en raison de l'interruption des services. Les dernières données montrent que, malgré une certaine amélioration, les perturbations se poursuivent dans deux tiers des pays suivis. L'impact de ces perturbations est profond et de grande portée.

Les dernières données montrent que :

Au cours du dernier trimestre de 2021, 14 des 18 pays ayant fait l’objet d’une enquête ont connu des perturbations dans les services de santé reproductifs ou maternels[1]:

  • Dans 7 pays, le niveau des services de consultation prénatale a diminué de 7 à 31 %
  • Dans cinq pays, le nombre d'accouchements dans les établissements de santé a diminué de 11 à 32 %, ce qui a eu un impact sur un tiers des femmes enceintes
  • Le nombre de femmes et d'adolescentes ayant accès aux services de planification familiale a diminué de 9 à 23 % dans 7 pays

Les pénuries d'approvisionnement et difficultés de financement ont un impact sur les établissements de santé :

  • Au Libéria, 75 % des établissements de santé signalent des pénuries de fournitures médicales ;
  • 60 % des établissements de santé du Nigeria ne disposent pas de fonds suffisants pour financer les services de santé essentiels ;
  • Plus de 50 % des établissements de santé du Bangladesh signalent des pénuries de personnel

Certains pays continuent de subir des interruptions de service récurrentes et de grande ampleur coïncidant avec des vagues de COVID-19

  • Au Nigeria, les services d'accouchement étaient inférieurs de 24 % aux niveaux attendus, et le volume des services de consultation prénatale était inférieur de 18 % au niveau attendu en décembre 2021.