La Semaine mondiale de l’allaitement maternel est célébrée chaque année pendant la première semaine du mois d’août afin d’encourager l’allaitement maternel et d’améliorer la santé des nourrissons et des mères du monde entier. L’allaitement maternel fournit une nutrition optimale aux nouveau-nés et aux nourrissons, qu’ils vivent dans des pays à revenu élevé ou faible. Selon l’UNICEF, l’augmentation de l’allaitement maternel à des niveaux quasi universels permettrait de sauver plus de 800 000 vies chaque année, dont la majorité serait celles d’enfants de 6 mois ou moins. L’allaitement maternel protège la santé des femmes en réduisant les risques de cancer du sein et de l’ovaire, de diabète et de cardiopathie. L’augmentation de l’allaitement maternel permettrait d’éviter chaque année 20 000 décès dûs au cancer du sein. Il favorise aussi un développement cérébral sain, qui participe aux compétences cognitives et socio émotionnelles essentielles pour préparer les enfants aux emplois de demain.

Malgré ces avantages, seulement 41 pour cent des nourrissons de moins de six mois bénéficient d’un allaitement maternel exclusif à travers le monde. L’allaitement maternel s’exerce 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et les femmes rencontrent d’importants obstacles pour le pratiquer. Les familles, les lieux de travail et la société en général ne parviennent pas à assurer systématiquement le soutien nécessaire. Le slogan de la semaine mondiale de l’allaitement de cette année, Autonomiser les parents, Faciliter l’allaitement, souligne l’importance de la mise en place de politiques favorables à la famille pour rendre l’allaitement maternel possible ainsi que des actions qui aident les parents à élever leurs enfants et à créer des liens avec eux dès leur plus jeune âge. Des politiques favorables comprennent le congé parental, qui favorise l’allaitement maternel exclusif pendant six mois, et encourage une responsabilité partagée pour prendre soin des enfants. Après leur retour au travail, les mères ont également besoin de soutien pour poursuivre l’allaitement maternel de leur enfant, y compris à travers des pauses dédiées à l’allaitement, de l’’intimité et du matériel pour tirer le lait et le stocker ainsi que la mise à disposition de services de garde d’enfants abordables.

Le soutien à l’allaitement est l’un des investissements les plus utiles qu’un pays puisse faire. Le Mécanisme de financement mondial (GFF), un partenariat multipartite axé sur la réduction du nombre de décès évitables et l’amélioration de la santé des femmes, des enfants et des adolescents, intègre la nutrition dans le continuum complet des services de santé maternelle et infantile. L’augmentation des taux d’allaitement maternel exclusif et continu et le soutien au développement de l’enfant grâce à des conseils approfondis en matière d’alimentation et de stimulation précoce du nourrisson et des jeunes enfants sont des domaines prioritaires pour le GFF et sont classés comme telles dans de nombreux dossiers d’investissement des pays.

Au Malawi, moins des deux tiers des enfants (61 pour cent) bénéficient d’un allaitement maternel exclusif (EDS 2015-2016). Le Projet Investir dans la petite enfance soutenu par le GFF priorise l’allaitement maternel exclusif et vise à faire passer le taux actuel d’allaitement maternel exclusif à 81 pour cent en 2024. Le GFF soutient également Crecer Sano, un projet du Guatemala qui a priorisé l’allaitement maternel exclusif dans un pays où actuellement seule la moitié des nourrissons 0 à 6 mois (53 pour cent) bénéficie d’un allaitement maternel exclusif. Le taux d’allaitement maternel exclusif est utilisé comme élément déclencheur pour le versement des ressources du projet au gouvernement dans une approche basée sur les résultats, qui permet de s’assurer que les enfants guatémaltèques ont accès aux bons nutriments au bon moment et de contribuer aux efforts nationaux de longue date pour réduire la malnutrition infantile et des décès évitables.

Au Cameroun, avec le financement du gouvernement du Canada, du GFF et de Nutrition Internationalune première Obligation à impact sur le développement (OID) financera d’ici 2021 la mise à l’échelle de la Méthode Mère Kangourou (MMK) auprès de 2 200 nouveau-nés malades et souffrant d’insuffisance pondérale. La MMK préconise un peau-à-peau continu entre le soignant et le nouveau-né en insuffisance pondérale à la naissance ainsi que l’allaitement maternel exclusif, ceci dans le but de réduire la mortalité néonatale et d’améliorer la croissance et le développement du nourrisson et de l’enfant.

Que signifie donner les moyens aux parents d’allaiter quand on se rapproche de chez nous ? L’expérience d’un membre du Secrétariat du GFF qui s’est rendu dans la région Afrique pour travailler avec des équipes nationales illustre ce dont nous sommes en train de parler. Pour s’assurer que son bébé soit nourri au lait maternel tout au long de la cette semaine de séparation, il a fallu le soutien de son conjoint et d’autres prestataires de soins, qui ont préparé de manière hygiénique du lait maternel congelé pour le bébé ; de son employeur, pour prévoir des pauses pour tirer et stocker le lait maternel pendant l’atelier ; le consentement du personnel de cuisine de l’hôtel pour stocker le lait maternel dans son congélateur ; et, l’assistance parfois déconcertée , mais finalement coopérative des équipes de sécurité de plusieurs aéroports tout au long du parcours, qui ont accepté de laisser la glacière de lait maternel congelé rentrer aux États-Unis. Ce même environnement favorable est également nécessaire chez nous, de façon à s’assurer que chaque jour son bébé s’approvisionne sans interruption en lait maternel.

Nous avons une responsabilité collective pour donner les moyens aux parents d’allaiter et de faire grandir leurs enfants. Il faudra l’appui des gouvernements, des employeurs et des communautés pour rendre possible une des interventions plus puissantes dont nous disposons pour s’assurer que les enfants survivent, prospèrent et grandissent afin de transformer le monde.