Au Mozambique, plus que jamais, les mamans accouchent dans des formations sanitaires, plutôt qu’à la maison.  Et, plus que jamais, les femmes et les hommes utilisent des contraceptifs pour planifier leurs familles. Et, plus que jamais, les enfants reçoivent les vaccins dont ils ont besoin.

Néanmoins, malgré les progrès réalisés, bien trop de mères et de bébés meurent encore – et la plupart de ces décès sont évitables.  En moyenne, une femme au Mozambique donne naissance à plus de cinq enfants. À l'échelle nationale, 48% des adolescentes tombent enceintes avant l'âge de 18 ans. Quarante-trois pour cent des enfants de moins de cinq ans accusent un retard de croissance. Et, l'espérance de vie à la naissance au Mozambique n'est que de 54,4 ans.

Il nous reste encore beaucoup à faire pour assurer que chaque femme, chaque enfant et chaque adolescent au Mozambique accède à la prévention et aux soins de santé requis et peut prospérer et mener une longue vie qui soit productive et heureuse. Les investissements effectués aujourd’hui par le Mozambique en matière de santé et de bien-être paieront les dividendes de demain, notamment en matière de vies sauvées et améliorées, de communautés plus fortes et plus prospères et, d’économie nationale florissante.   Nos investissements d’aujourd’hui placeront à l'avenir le Mozambique sur la voie d'un financement indépendant pour les besoins de santé de ses populations.

Ensemble, le Ministère de la Santé et ses partenaires, à travers la plateforme du Mécanisme de Financement Mondial (GFF), injectent une nouvelle vie – ainsi qu’un un financement – dans le secteur de la santé du Mozambique et cela, en mettant un accent particulier sur les résultats. Le GFF, un modèle de financement innovant hébergé par la Banque Mondiale, rassemble de multiples sources de financement pour soutenir les priorités nationales ciblant les femmes, les enfants et les adolescents et cela, de manière synergique.

Cette semaine à Maputo, le Gouvernement du Mozambique accueille la 6ème réunion du Groupe des Investisseurs du GFF. Au cours de cette réunion, les pays et les partenaires discuteront des progrès réalisés dans les 16 pays du GFF, y compris au Mozambique et, planifieront le processus d’expansion visant à atteindre 50 pays et cela, à mesure que des enseignements sont tirés des expériences du Mozambique et d’autres pays pionniers.

En 2016, après que le Mozambique soit devenu l'un des 16 pays du GFF, tous les partenaires du développement qui investissaient dans la santé et qui souhaitaient améliorer la vie des mères, des enfants et des adolescents au Mozambique se sont réunis, sous la direction du gouvernement, pour développer un dossier d’investissement. Dans le dossier d’investissement, le gouvernement a identifié des interventions à fort impact et des priorités d’investissement pour la santé et cela, pour les cinq prochaines années.

Les partenaires bilatéraux, les agences des Nations Unies, les organisations de la société civile, le secteur privé et d'autres se sont directement alignés — et ont alignés leurs financements — avec ces priorités.

Qu'est-ce que cela signifie pour les mères, les enfants et les adolescents aux besoins les plus urgents ? Cela signifie que le financement sera mieux coordonné et supervisé par le Ministère de la Santé, réduisant les coûts de transaction, accroissant l'efficacité et menant à des résultats plus rapides et plus solides, en particulier dans les 42 districts qui accusent un retard en termes de financements disponibles et de performance des indicateurs de la santé.

Le gouvernement forme également des agents de santé communautaire afin d’atteindre tous ceux qui ont besoin de soins. Cela stimule la performance des hôpitaux et des cliniques et améliore les résultats en matière de prestation de services de nutrition, de planification familiale et des accouchements sans risques. Pour pouvoir mieux suivre les naissances, les décès et les causes de décès, le gouvernement renforce également le système d'enregistrement et des statistiques de l'état civil.

En raison de l'augmentation des taux de grossesse chez les adolescentes et de la malnutrition ainsi que de l'anémie parmi les adolescentes, le gouvernement priorise les actions visant à lutter contre les problèmes de santé chez les adolescents. Une consultation nationale avec les adolescents et les jeunes a permis d’informer des plans – actuellement en cours – pour ouvrir des cliniques adaptées aux adolescents et aisément fournir des informations en matière d’accès aux contraceptifs, y compris dans les établissements scolaires.

Ces efforts génèreront rapidement des résultats, particulièrement en raison du fait que le financement sera lié à la réalisation de résultats – toutefois, chaque mesure prise aujourd'hui est axée sur la façon dont le gouvernement augmentera ses ressources nationales pour la santé à plus long terme. Le GFF a travaillé avec le gouvernement pour peaufiner sa stratégie de financement de la santé – ce qui inclut d’analyser la façon dont le gouvernement peut générer davantage de ressources nationales pour la santé. Le gouvernement s'est également engagé à ne pas remplacer le financement national par le financement des donateurs et à graduellement accroître le financement national en tant que proportion des dépenses totales de santé. Surtout, le gouvernement a renforcé la gouvernance et la redevabilité en matière de résultats.

Pour réussir à assurer que chaque femme, chaque enfant et chaque adolescent au Mozambique accède aux soins de santé requis et puisse mener une vie productive, une politique et un financement à l’échelle nationale ne suffisent pas. Chaque citoyen de ce pays a un rôle à jouer pour contribuer à sa réussite. Si le Mozambique investit avec succès dans ses femmes, ses enfants et ses adolescents, nous assisterons à une nouvelle ère de santé et de prospérité au Mozambique et cela, pour les générations à venir.