À l’origine, ce blog a été publié sur the Every Woman Every Child Blog le 1 août 2016

Toutes les femmes et tous les enfants devraient avoir accès à des soins de santé qui sauvent leur vie. En République Démocratique du Congo (RDC), il y a encore trop de femmes, d’enfants et d’adolescent(e)s qui meurent d’affections qui pourraient pourtant être évitées. Ce pays affiche l’un des taux de mortalité maternelle parmi les plus élevés au monde : 846 décès pour 100 000 naissances vivantes. La malnutrition chronique chez les enfants de moins de cinq ans ressort toujours à 43 %. La mortalité néonatale et maternelle s’explique en grande partie par la piètre qualité des soins prodigués dans les établissements de santé du pays. Même si en RDC, 80 % des femmes accouchent dans un établissement de santé, à peine 5 % bénéficient de soins obstétricaux d’urgence.

« Les besoins en ce qui concerne la santé des femmes et des enfants [sont] considérables », a déclaré récemment le Ministre de la Santé de la RDC, le Dr Félix Kabanga. « Nous commençons tout juste à faire des progrès dans ce domaine. »

Si l’on veut améliorer le système de santé de la RDC, il ne suffit pas de repérer les problèmes et de proposer des solutions. Pour la RDC, l’un des pays les plus pauvres au monde, le déficit de financement fait partie des principaux obstacles au changement. Si l’on n’augmente pas les financements, il sera impossible de mettre en œuvre des solutions.

La RDC s’y emploie, grâce au Mécanisme de Financement Mondial (GFF) qui appuie l’initiative « Chaque Femme Chaque Enfant ». Lancé en 2015, le GFF est un partenariat entre diverses parties prenantes dont l’objectif est de réunir les 33,3 milliards de dollars de financement nécessaires au niveau mondial pour la santé de la reproduction, de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent(e) (SRMNEA). Dans le cadre du GFF, les autorités de la RDC pilotent actuellement l’élaboration d’un Dossier d’Investissement  pour la SRMNEA : cet exercice consiste à classer par ordre de priorité les activités que le pays doit mener pour parvenir aux résultats escomptés.

En RDC, ce Dossier d’Investissement  privilégiera deux types d’action à fort impact. Il s’agit d’une part de promouvoir un ensemble de soins intégrés axé sur la planification familiale et la nutrition pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l’adolescent(e), et des interventions dans le domaine de l’eau et de l’assainissement, dont le rôle est essentiel pour améliorer le système de santé du pays. Il faudra d’autre part réaliser des progrès systématiques en matière de ressources humaines, de gestion et d’approvisionnement en médicaments, de gouvernance, de systèmes d’informations sanitaires, et de la gestion des financements publics et externes pour la SRMNEA. Le Dossier d’Investissement  couvrira 13 provinces et plus de 38,7 millions de personnes, soit 46 % de la population totale du pays.

Pour parvenir à un consensus sur les domaines prioritaires, l’élaboration du Dossier d’Investissement  a donné lieu à un processus participatif réunissant un large éventail de parties prenantes : société civile, secteur privé, organisations bilatérales et multilatérales. Les consultations et les réunions ont également permis des avancées réelles sur la résolution de problèmes liés notamment aux financements parallèles et autres doublons. La mise en place d’un partenariat solide dans le cadre du GFF – regroupant Gavi, l’Alliance pour la Vaccination, le Fonds Mondial de Lutte contre le SIDA, la Tuberculose et le Paludisme, le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF) et la Banque Mondiale – a contribué à la définition de solutions plus robustes.

« Le processus du GFF a été extrêmement utile afin de réunir les partenaires autour d’objectifs communs et de financements alignés – ce qui s’est, d’une certaine manière, a produit une valeur ajoutée plus importante que les financements supplémentaires proposés », a déclaré le mois dernier le Ministre de la Santé, M. Kabanga, à l’occasion de la réunion du Groupe des Investisseurs du GFF.  « Il a été difficile d’harmoniser les partenaires, malgré l’existence d’un plan national de développement pour la santé… Le processus du GFF a permis de les mobiliser pour qu’ils participent tous à la conversation, en étant sur la même longueur d’ondes, et qu’ils s’accordent sur les priorités. Ainsi, les financements ont pu être alignés non seulement pour éviter les duplications mais aussi pour assurer une utilisation efficace des ressources existantes. »

Le Dossier d’Investissement de la RDC, qui devrait être finalisé ce mois-ci, constituera une étape majeure dans la recherche de nouveaux financements pour la SRMNEA. La RDC progresse également dans l’élaboration d’une stratégie de financement de la santé qui s’inscrira dans la durée afin d’accélérer les avancées en matière de SRMNEA et de couverture santé universelle. Ces investissements devraient radicalement améliorer la santé et le bien-être des enfants et des femmes dans toute la RDC et cela, de manière durable.