L'Ouganda a fait des progrès dans l'amélioration des indices RMNCAH au cours des deux dernières décennies mais les conditions RMNCAH représentent actuellement plus de 60% des années de vie perdues en Ouganda. Les conditions RMNCAH constituent donc un problème de santé publique majeur. Les taux de mortalité maternelle n'ont diminué que de 20 % au cours des 20 dernières années, une baisse trop lente pour atteindre les objectifs nationaux. Le nombre inacceptable de décès maternels annuels en Ouganda représente 2% des décès maternels annuels dans le monde. Les principales causes de décès maternels sont évitables, les trois principales étant les hémorragies, l'obstruction du travail et les complications de l'avortement. Près de 28% des décès maternels en Ouganda surviennent chez des jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans. Le taux global de natalité chez les adolescentes de la catégorie d'âge 15-19 ans est de 135 pour 1000 naissances vivantes, ce qui le place parmi les plus élevés d'Afrique subsaharienne en termes de taux de fécondité et de croissance démographique. Les adolescents âgés de 15 à 19 ans contribuent à 17,6% des décès dus à des conditions liées à la grossesse. La mortinatalité et les décès d'enfants sont 50% plus probables pour les bébés nés de mères âgées de moins de 20 ans que pour celles âgées de 20 à 29 ans.

L'Ouganda a réalisé une réduction constante des taux de mortalité infantile entre 1995 et 2016, passant de 156 à 64 pour 1 000 naissances vivantes, le taux annuel de réduction augmentant de façon spectaculaire de 1,2 % par an à 8,1 % par an entre 2006 et 2011. Si les taux de mortalité infantile ont suivi une tendance similaire, la mortalité néonatale diminue à un rythme plus lent, les nouveau-nés subissant une charge disproportionnée de décès dans ce groupe d'âge. Environ 42 000 nouveau-nés sont morts en 2014 sur les 130 900 enfants décédés avant leur 5e anniversaire en 2014. La mortalité des moins de cinq ans est principalement attribuable aux conditions néonatales ainsi qu'à trois maladies infantiles courantes : le paludisme, la pneumonie et la diarrhée, souvent en synergie avec une malnutrition sous-jacente. On estime que 33 millions de cas de paludisme, de diarrhée et de pneumonie ne sont pas traités chaque année en Ouganda, ce qui représente un déficit de traitement critique. Les décès néonatals sont principalement dus aux naissances prématurées, à l'asphyxie à la naissance et aux infections graves. En outre, 38 000 bébés meurent chaque année en Ouganda des suites d'une mortinatalité. Ce dossier d'investissement quinquennal pour le RMNCAH s'appuie sur les objectifs du plan révisé de développement du secteur de la santé pour 2020, à savoir réduire le RMM de 336 à 219 pour 100 000 naissances vivantes, le TMU5 de 64 à 47 pour 1 000 naissances vivantes, le TMI de 43 à 32 pour 1 000 naissances vivantes, le TMN de 27 à 15 pour 1 000 naissances vivantes et le taux de grossesse chez les adolescentes de 25 à 14 %.