L’Etat du Sénégal a vite compris l’importance d’impliquer tous les acteurs, particulièrement la société civile, dans la lutte contre les décès évitables de mères, de nouveau-nés et, d’enfants. En effet, l’implication précoce de la société civile se justifie de par sa valeur ajoutée dans la création de la demande, de l’amélioration de l’offre en matière de services, du plaidoyer et, surtout, de la surveillance citoyenne pour suivre les progrès réalisés et assurer la redevabilité de tous les acteurs. Force est de constater que malgré les efforts fournis, le Sénégal n’a pas atteint les Objectifs du Millénaire pour le Développement relatifs à la mortalité maternelle et infantile. Au Sénégal, cinq (5) femmes meurent chaque jour en raison de problèmes liés à la grossesse et à l’accouchement et, 80 enfants meurent chaque jour. En outre, les taux de mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile s’élèvent, respectivement, à 315 décès par 100,000 naissances vivantes (NV), 23 décès par 1,000 NV et 59 décès par 1,000 NV. Cette performance est bien en dessous des Objectifs du Millénaire pour le Développement. Face à ces défis, l’ouverture du Gouvernement du Sénégal, de par sa capacité et sa détermination à pratiquer l’inclusion et la transparence, est gage de succès pour la mise en œuvre du Mécanisme de Financement Mondial. Fort de cette opportunité, la société civile sénégalaise, diversifiée et ouverte, s’est engagée dans le GFF en mettant en place une plateforme de coordination qui lui permet de parler d’une seule voix. Ainsi, suite à un atelier d’orientation des membres de la plateforme nationale et à la validation sa stratégie d’engagement, la société civile a participé à l’élaboration d’un plan d’action visant à résoudre les goulots d’étranglement et à améliorer la SRMNEA, et cela, selon cinq axes stratégiques :

  • Le renforcement de l’offre en matière de services de SRMNEA au niveau des zones défavorisées et difficiles d’accès, à travers des stratégies avancées, des cliniques mobiles;
  • La création de la demande afin d’augmenter l’utilisation des services de SRMNEA et lever les pesanteurs socioculturelles;
  • Le plaidoyer pour la création d’un environnement favorable à la SRMNEA et pour le respect des droits des populations pauvres;
  • La surveillance citoyenne pour le suivi et le contrôle de l’efficacité des engagements pris par le Gouvernement, les partenaires techniques et financiers et, la société civile ainsi que la satisfaction des populations, particulièrement celle des pauvres;
  • La mobilisation des ressources nationales et externes pour appuyer l’état du Sénégal dans la mise en œuvre du Dossier d’Investissement.

Pour réaliser ces engagements, la société civile aux niveaux global, régional et national lance un appel aux gouvernements, au Secrétariat du GFF, au Groupe des Investisseurs du GFF, ainsi qu’aux Partenaires Techniques et Financiers pour qu’ils participent à renforcer son implication et l’accompagnent dans la réalisation de son plan d’action. En outre, le processus de réapprovisionnement du GFF représente une opportunité pour l’expansion et le renforcement de la lutte contre les décès évitables de mères, de nouveau-nés et d’enfants selon une approche axée sur l’équité et les droits humains.


Société civile du Sénégal