Aujourd'hui, à l'occasion de la Journée Internationale de la Femme, nous avons la possibilité, plus que jamais auparavant, de veiller à ce que chaque femme, enfant et adolescent ait un accès universel aux services de santé et de droits sexuels et reproductifs. Cela a été souligné il y a quelques semaines lorsque nous nous sommes rencontrés  au Ghana avec plus de 150 délégués des 10 nouveaux pays participants au Mécanisme de Financement Mondial  (GFF), y compris les partenaires techniques, les bailleurs de fonds, la société civile et le secteur privé, pour discuter des stratégies menées par les pays pour combler les déficits de financement et obtenir des résultats pour la santé et la prospérité des femmes, des enfants et des adolescents.

Garantir et promouvoir la santé et les droits sexuels et reproductifs (SDSR) des femmes et des filles est au cœur de cet effort. Permettre aux femmes de décider si elles veulent des enfants, quand avoir des enfants ou combien d'enfants, est essentiel pour tirer parti du capital humain et récolter des dividendes rendus possibles par la plus grande génération de jeunes que le monde ait jamais vue. La dynamique combinée des partenaires, y compris le mouvement de Family Planning 2020, des décennies d'efforts consentis par le  Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et, le plaidoyer infatigable des champions consiste à faire une percée sur un ensemble de questions qui sont au cœur du programme de développement. Un plaidoyer éclairé, un partenariat et une excellence technique sont les clés de ce défi. Nous avons également besoin d'un financement durable pour faire de ces droits une réalité.

Dans le paysage financier actuel, les alliés qui œuvrent pour une planification familiale de qualité et fondée sur les droits doivent faire face à de forts vents contraires. Après des années de croissance, l'aide au développement pour la planification familiale a diminué en 2016.  Ce déclin se produit alors que la demande en contraception augmente, en particulier dans les pays à revenu faible et intermédiaire.  Selon un récent rapport de la Coalition pour l’approvisionnement en produits de santé procréative, le déficit de financement grandissant se heurte à une forte dépendance à l'égard du financement direct par les ménages pour financer les produits essentiels de planification familiale. Trop compter sur les frais d'utilisation des services de santé rend peu probable que les pays et la communauté mondiale réalisent les Engagements de la PF de 2020 et réalisent la Couverture de Santé Universelle. Beaucoup de femmes et de filles qui ont un besoin insatisfait de planification familiale vivent dans des communautés pauvres ou dans des régions difficiles d'accès. Beaucoup de femmes et de filles disposent d’une capacité limitée de payer pour la contraception et encore moins d’une capacité à supporter les coûts des grossesses non désirées. Le GFF a été créé pour remédier à ces inégalités persistantes en matière d'accès à la santé et plaider en faveur d'un financement public accru pour la santé. 

Alors que les partenaires du développement et les pays se tournent vers l'avenir, nous nous tournons également vers une nouvelle génération de jeunes qui nous mènera vers elle. On comprend de mieux en mieux le rôle important que jouent les droits des adolescents en matière de santé sexuelle et reproductive pour améliorer la santé dans le continuum des soins de santé reproductive, de la mère, du nouveau- né, de l’enfant, de l’adolescent et de la nutrition (SRMNEA-N).  Les enfants nés d'adolescents souffrent de taux plus élevés de prématurité, faible poids à la naissance,  retard de croissance, et mortalité infantile.  L'interaction entre la grossesse parmi les adolescentes, les mariages précoces, l'état nutritionnel, la violence basée sur le genre et le niveau d'instruction crée un cycle intergénérationnel de pauvreté des ménages et de mauvaise santé pour les adolescents et leurs enfants.

Les délégués se sont inspirés des  efforts en cours au Mozambique pour élargir l'accès à l'éducation et aux services de santé sexuelle et reproductive à travers le programme national de santé scolaire. Des efforts similaires pour lier la santé des adolescents à des opportunités éducatives de meilleure qualité sont également poursuivis au Cameroun et au Bangladesh. Les délégations nationales ont bouclé la réunion à Accra avec une idée plus claire de la manière dont elles peuvent profiter des opportunités offertes par le GFF pour marquer la différence. 

 

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Alors que chaque pays tracera son propre chemin, nous avons vu trois thèmes communs émerger de la discussion :

Premièrement, la santé sexuelle et reproductive et la santé des adolescents nécessitent des investissements dans divers secteurs, y compris l'éducation et la protection sociale. L'inégalité systémique entre genres et socio-économique soutient l'absence de progrès dans de nombreux aspects de la santé reproductive, mettant l'accent sur des soins de santé plus nombreux et de meilleure qualité, insuffisants pour les progrès dont nous avons besoin. L'accent mis par le GFF sur les résultats ouvre la porte à des actions basées sur des preuves provenant d'un éventail de secteurs et de partenaires et cela, en soutien aux objectifs nationaux.

Deuxièmement, les DSSR et les interventions telles que la planification familiale dépendent fortement du financement direct des ménages et des donateurs externes. Le GFF met l'accent sur les réformes du financement de la santé qui appuient les voies d'autonomisation accrues par les pays, créant l'opportunité d'accroître l'investissement public dans la santé des femmes et des filles. Le lien entre le GFF et le Financement concessionnel de l'IDA présente une opportunité pour combler les déficits à court et à moyen terme tandis que les pays établissent des trajectoires à plus long terme vers la CSU.

Enfin, la planification familiale joue un rôle important dans l'amélioration de l'efficacité et le retour sur investissement dans la santé pour les systèmes de santé et les sociétés.  Mais, alors que les pays cherchent à passer de l'achat passif de services de santé à des achats stratégiques (qui augmentent l'efficacité à l'échelle du système), les services de SSR tels que la planification familiale sont souvent laissés pour compte.  Veiller à ce que les services de planification familiale soient inclus dans la conception stratégique des paquets d'achat et que les  principes des droits humains informent les décisions d'achat constitue un moyen idéal pour la communauté SDSR de tirer parti du GFF pour promouvoir les droits des femmes et des filles.

Il existe clairement une grande opportunité pour les pays d'exploiter l'énergie du GFF et du mouvement PF2020 pour promouvoir les droits reproductifs des femmes et des filles. Nous attendons avec impatience les mois et les années à venir alors que les dix pays amorcent le processus du GFF et favorisent de nouveaux partenariats et des réflexions audacieuses prennent forme.


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GFF Fiche Technique: SANTÉ ET DROITS SEXUELS ET REPRODUCTIFS 

GFF Fiche Technique (ENGLISH): Gender