LUNDI 4 MARS 2024, WASHINGTON D.C. | En amont de la Journée internationale des droits des femmes ce 8 mars, un nouveau rapport publié ce jour (disponible en anglais à l’heure actuelle) indique que la mortalité maternelle et celle des moins de cinq ans ont diminué dans plus de 90 pour cent des pays partenaires du Mécanisme de financement mondial (GFF). Des progrès remarquables ont également été réalisés dans d’autres résultats de santé, dont des réductions des taux de naissances chez les adolescentes, des retards de croissance et des mortinaissances, indiquant que les engagements d’investissement à long terme dans la santé des femmes et des jeunes produisent des résultats probants.

Les nouvelles données montrent que :

  • Les taux de mortalité maternelle ont diminué dans 96 pour cent des pays[1] ; et que 100 pour cent des pays partenaires du GFF depuis plus de 5 ans ont enregistré une baisse
  • Les taux de mortalité des moins de cinq ans ont diminué dans 94 pour cent des pays1 ; et que 100 pour cent des pays partenaires du GFF depuis plus de 5 ans ont enregistré une baisse
  • Les taux de naissances chez les adolescentes ont chuté dans 76 pour cent des pays1 ; et que 100 pour cent des pays partenaires du GFF depuis plus de 5 ans ont enregistré une baisse
  • Les retards de croissance chez les moins de cinq ans ont diminué dans 75 pour cent des pays1 ; et que 88 pour cent des pays partenaires du GFF depuis plus de 5 ans ont enregistré une baisse
  • Les mortinaissances ont diminué dans 56 pour cent des pays1 ; et que 78 pour cent des pays partenaires du GFF depuis plus de 5 ans ont enregistré une baisse

Le rapport souligne également que plus la durée du partenariat entre les pays et le GFF est longue, plus les progrès sont marqués. Les pays partenaires depuis plus de 3 ans ont enregistré une amélioration de la couverture du minimum de quatre consultations prénatales (CPN4+) et de la planification familiale de 41,5 pour cent et de 29,9 pour cent respectivement, contre des améliorations respectives de 1,3 pour cent et de 8,5 pour cent pour les pays partenaires depuis 1 à 3 ans[2]. Dans un contexte de stagnation des avancées, les résultats dans les pays qui coopèrent avec le GFF sont remarquables en comparaison avec ceux des pays éligibles au partenariat mais non encore soutenus[3].

Malgré de très fortes avancées en matière de renforcement des systèmes de santé et d’amélioration des résultats de santé pour les femmes, les enfants et les adolescents, d’importants investissements sont encore nécessaires pour consolider ces progrès et dépasser les difficultés. L’heure n’est pas à l’autosatisfaction. Les nombreuses crises – et notamment l’aggravation des événements climatiques, tels que les cyclones et sécheresses qui perturbent les services de santé et détruisent les terres agricoles et les foyers – rendent les femmes et les jeunes les plus à risque encore plus vulnérables. Ceci est particulièrement inquiétant pour les plus de 40 pour cent de pays partenaires catégorisés comme étant fragiles et touchés par des conflits.

Exemples de progrès à l’échelle nationale

Le partenariat du GFF contribue à la santé des femmes, des enfants et des adolescents de plusieurs manières dans chacun des pays. En voici quelques exemples :

  • La Tanzanie a plus que doublé le pourcentage de sa part de budget alloué à la santé (passant de 8,1 pour cent en 2016 à 16,5 pour cent en 2022) et réduit ses taux de mortalité maternelle de 82 pour cent depuis 2015.
  • La Côte d’Ivoire a mis à l’échelle un programme de financement basé sur la performance dans des districts accusant des retards en matière de résultats de santé, transférant davantage de ressources vers des établissements de santé communautaire (publics et privés).
  • Le Kenya teste des unités mobiles d’enregistrement de l’état civil dans des régions éloignées afin d’accélérer l’enregistrement des naissances et des décès, et garantir que toutes les femmes et tous les enfants figurent dans les systèmes nationaux, entre autres mesures.

Luc Laviolette, chef du Secrétariat du GFF, a déclaré : « Les preuves sont là : cette approche pilotée par les pays entraîne des améliorations des résultats de santé pour les femmes et les enfants. Cependant, de nombreux gouvernements dans le monde, dont 35 des 36 pays partenaires du GFF, ne sont toujours pas en bonne voie d’atteindre les objectifs de 2030 relatifs à la réduction de la mortalité maternelle et infantile, et des mortinaissances. La communauté internationale doit se rassembler et augmenter son soutien. »

Le GFF intervient auprès de ses pays partenaires dans cinq domaines principaux :

  • le renforcement du leadership national pour veiller à ce que le pays s’approprie les stratégies et leur accorde la priorité nécessaire ;
  • la promotion de l’équité, des voix que l’on n’entend pas et de l’égalité de genre, en soutenant les pays dans la définition plus précise de leurs stratégies afin d’atteindre les femmes, les enfants et les adolescents les plus pauvres ;
  • la promotion de services de santé essentiels de haute qualité en repensant la prestation de services ;
  • la mise en place d’un financement de la santé plus résilient, équitable et pérenne, et la collaboration avec les pays pour donner la priorité à la santé et la nutrition dans les dépenses budgétaires ; et
  • le soutien à une attention constante aux résultats, notamment par le biais de partenariats pour que les pays améliorent l’utilisation des données dans leurs prises de décisions, produisent davantage de rapports sur leurs résultats et soient plus transparents.

Un moment clé pour investir

De nombreux pays connaissent à l’heure actuelle des chocs économiques, humanitaires et climatiques, et les systèmes de santé et les finances des gouvernements subissent des pressions additionnelles. Selon une analyse de la Banque mondiale, ces crises cumulées pourraient contraindre plus de 40 gouvernements[4] à moins dépenser pour la santé d’ici 2027 qu’ils ne le faisaient avant la COVID-19. Des investissements dans les systèmes de santé sont urgemment nécessaires pour s’appuyer sur les progrès réalisés et éviter un retour en arrière. Après l’engagement de gouvernements et organisations philanthropiques à hauteur de 445 millions de dollars américains lors du premier événement de promesses de dons de la campagne « Dessinons l’avenir » du GFF, à l’occasion du Sommet mondial de la santé en octobre 2023, la campagne  se poursuit. Un GFF entièrement financé permettrait de garantir un accès à des services de santé essentiels à 250 millions de femmes, d’enfants et d’adolescents dans les communautés les plus difficiles à atteindre.

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Remarques à l’attention des rédactions :

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À propos du Mécanisme de financement mondial (GFF)

Le Mécanisme de financement mondial (GFF) est un partenariat à multiples parties prenantes et piloté par les pays, hébergé par la Banque mondiale. Il lutte contre la pauvreté et les inégalités par le biais de la promotion de la santé, des droits et des possibilités des femmes, des enfants et des adolescents. Dans les pays à revenu faible et intermédiaire de la tranche inférieure, cette promotion prend la forme d’un soutien au renforcement des systèmes nationaux de santé et à l’amélioration de l’accessibilité et de la qualité des soins grâce à la définition de plans prioritaires, l’alignement des financements publics et privés et la réforme des politiques. L’approche collaborative du GFF rassemble une pluralité de partenaires – allant de financeurs bilatéraux et multilatéraux aux pays partenaires, à des institutions mondiales de la santé, des organisations de la société civile (OSC), des représentants des jeunes et au secteur privé – en vue d’aligner leur soutien autour de priorités nationales en matière de santé des femmes, des enfants et des adolescents. Par le biais de sa stratégie 2021-2025, le GFF incite les gouvernements à réaliser des investissements à fort impact dans les principales orientations stratégiques, en vue d’accélérer les progrès vers une meilleure santé pour les femmes, les enfants et les adolescents, et de créer des systèmes de santé plus inclusifs et résilients. Au 30 juin 2023, le Fonds fiduciaire du GFF avait engagé un total de 1,45 milliard de dollars américains sous forme de subventions dans 38 pays du partenariat. Sur ce montant, 1,19 milliard de dollars rattachés à 8,75 milliards de dollars américains de l’IDA/BIRD de la Banque mondiale ont été approuvés par le Conseil d’administration de la Banque mondiale.

Exemples détaillés de pays :

Le partenariat pluridimensionnel entre le GFF et les pays répond à des besoins et priorités propres aux différents contextes géographiques :

En Tanzanie, pays partenaire du GFF depuis 2015, le gouvernement a plus que doublé le pourcentage de budget national alloué à la santé, tel que mentionné précédemment. Le gouvernement collabore avec le GFF à la résolution de différences infranationales en matière de résultats de santé, notamment en canalisant des fonds vers des établissements de santé en première ligne afin d’investir davantage de ressources dans les besoins des communautés. Plus de 5 800 établissements de santé ont également reçu des financements en vue d’élargir la prestation de services de qualité, d’augmenter le recours aux services, de limiter les pénuries de médicaments et de fournitures médicales, et d’améliorer les infrastructures. Ces efforts ont contribué à la réduction de 82 pour cent des taux de mortalité maternelle et de 36 pour cent de celle des moins de cinq ans depuis 2015. Des progrès ont également été enregistrés au niveau de la mortalité néonatale, du taux de naissances chez les adolescentes et des retards de croissance chez les enfants de moins de cinq ans, qui ont respectivement diminué de 4 pour cent, 16 pour cent et 4 pour cent depuis 2015.

Au Nigéria, avec le soutien du GFF depuis 2015, le gouvernement a réformé ses politiques et stratégies de financement de la santé afin de fournir un paquet de services aux communautés les plus vulnérables et touchées par des conflits. Le gouvernement est ainsi parvenu à étendre ce paquet à l’échelle nationale, passant de 21 États en 2018 à 37 États en 2021. Le gouvernement améliore également la capacité des établissements de soins de santé primaires à fonctionner de manière efficace et autonome, à suivre leurs résultats et à promouvoir la redevabilité. Ce travail a permis la réduction des dépenses directes des ménages de 69,2 pour cent en 2015 à 51,1 pour cent en 2020 – date des dernières données disponibles. Entre 2018 et 2021, la mortalité des moins de cinq ans a chuté de 23 pour cent, la mortalité néonatale de 18 pour cent et le taux de naissances chez les adolescentes de 29 pour cent.

Au Kenya, qui a rejoint le GFF en 2015, le partenariat se concentre sur l’amélioration des capacités et des compétences des gouvernements locaux par l’augmentation des allocations budgétaires pour la santé et la transition vers un modèle basé sur les résultats. Le gouvernement renforce également l’engagement avec le secteur privé pour améliorer la qualité des services à destination des communautés les plus vulnérables et le test d’unités mobiles d’enregistrement de l’état civil, tel que susmentionné. Entre 2014 et 2022, la mortalité des nourrissons et des moins de cinq ans a chuté de 18 pour cent et de 21 pour cent respectivement, le taux de naissances chez les adolescentes a diminué de 24 pour cent et les retards de croissance de 31 pour cent.

La Côte d’Ivoire est partenaire du GFF depuis 2017. Le travail a consisté à mettre à l’échelle un programme de financement basé sur la performance, à canaliser davantage de ressources vers les établissements de soins de santé primaires communautaires (publics et privés), et à améliorer la qualité et l’équité des services. Le GFF a également soutenu le déploiement du programme de « Couverture maladie universelle », afin de garantir aux femmes et aux enfants une couverture de santé équitable, notamment en ce qui concerne la planification familiale. Grâce à ces interventions, au cours de la décennie précédant 2021, les taux de mortalité maternelle ont chuté de 37 pour cent, et entre 2016 et 2021 le taux de mortalité des moins de cinq ans a diminué de 23 pour cent, la mortalité néonatale de 9 pour cent et le taux de naissances chez les adolescentes de 23 pour cent.

 

[1] Cette analyse inclut tous les pays partenaires du GFF disposant de données issues de deux enquêtes menées au cours des dix dernières années.

[2] Amélioration médiane en pourcentage depuis la référence du DI.

[3] Entre 2016 et 2022, la variation annuelle médiane en pourcentage du nombre de femmes utilisant des contraceptifs modernes a atteint 5,8 pour cent dans les pays partenaires du GFF, contre 4,3 pour cent dans les pays éligibles. De même, la variation annuelle médiane du nombre d’enfants ayant reçu les trois doses de vaccin DTP est de 0,8 pour cent dans les pays partenaires du GFF, contre −0,3 pour cent dans les pays éligibles. Dans les pays partenaires du GFF, le pourcentage médian de financement de l’Association internationale de développement (IDA) alloué à la santé reproductive, de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent, et la nutrition (SRMNEA-N) a augmenté de 40 pour cent, représentant une hausse de 3,2 milliards de dollars américains en nouveaux financements pour la santé des femmes, des enfants et des adolescents. Au contraire, sur la même période, le pourcentage médian de financement de l’IDA alloué à la SRMNEA-N a chuté de 27 pour cent dans les pays éligibles au GFF, mais non encore soutenus.