28 juin 2022 – Les représentants des pays et des partenaires internationaux du Mécanisme de financement mondial pour les femmes, les enfants et les adolescents (GFF) se sont mis d’accord sur les principales mesures à prendre pour aider les pays à renforcer leurs systèmes de santé primaires afin d’améliorer les résultats en matière de santé des femmes, des enfants et des adolescents. Lors des réunions de gouvernance qui se sont tenues au début du mois à Paris, le Groupe des investisseurs (GI) et le Comité du Fonds fiduciaire (CFF), qui constituent ensemble l’organe de gouvernance* du Secrétariat du GFF, ont réaffirmé le rôle unique du GFF dans le soutien aux pays pour le renforcement des capacités et la mobilisation de fonds pour la santé – et ont discuté de la manière dont l’approche du GFF en matière de soins de santé primaires (SSP) pilotés par les pays fait partie intégrante du modèle du GFF.

Les décisions clés comprenaient :

  • Approbation d’un programme consolidé pour les SSP : Les ministres de la Santé du Burkina Faso, de la République centrafricaine, du Libéria, du Rwanda, de la Sierra Leone, du Tadjikistan, de la Tanzanie et de l’Ouganda ont souligné l’importance d’un investissement coordonné et d’un plaidoyer continus pour le renforcement des systèmes de santé, avec un accent particulier sur la capacité fiscale et l’investissement dans les SSP. Les partenaires ont mis en évidence l’importance d’aligner les ressources, les indicateurs et les méthodes dans le domaine des SSP, en particulier la standardisation de meilleurs indicateurs pour mesurer la qualité des SSP et leurs résultats. Le GI a fourni des conseils sur quatre domaines clés pour l’engagement du partenariat sur les SSP, y compris le rapprochement du financement et des services auprès des communautés par le biais d’investissements du côté de la demande et de l’offre, et le développement d’un cadre de résultats conjoint spécifique aux pays et d’un plaidoyer conjoint. Le CFF a approuvé une nouvelle subvention de 10 millions de dollars américains pour les services de santé essentiels au Tadjikistan, ce qui a permis de mobiliser un nouveau financement de 40 millions USD de l’Association internationale de développement (IDA) pour la prestation de services de SSP et la réforme du financement. Un plan opérationnel du GFF pour les SSP précisera l’impact spécifique des ressources catalytiques et de l’assistance technique (AT) ainsi que le rôle du partenariat et l’alignement sur les initiatives et les partenaires existants.
  • Investissements prioritaires pour les droits et santé sexuels et reproductifs (DSSR) : Alors que les DSSR sont essentiels pour obtenir de meilleurs résultats en matière de santé pour les femmes, les enfants et les adolescents, ils risquent d’être relégués au second plan, négligés ou remis en question pendant des périodes de conflits ainsi que dans le contexte d’autres crises économiques ou pandémies, comme c’est le cas aujourd’hui dans de nombreux pays. Les perturbations continues risquent de devenir des problèmes à long terme si des mesures urgentes ne sont pas prises. Le GI et le CFF ont convenu de l’importance d’un financement accru des DSSR, afin qu’ils constituent une part importante des réformes menées par les pays, et de la nécessité d’une assistance technique de haute qualité ainsi que d’une forte participation des jeunes et des organisations de la société civile (OSC) pour faire avancer ce programme. D’autres possibilités de partenariat et de collaboration avec des partenaires spécifiques du GFF pourraient être développées aux niveaux national et mondial pour faire progresser les domaines d’investissement prioritaires. Un groupe de travail du partenariat, spécifiquement axé sur les DSSR des adolescents, affinera et soutiendra l’opérationnalisation de l’approche des DSSR du GFF.
  • Donner aux agents de santé de première ligne les moyens de fournir des services de haute qualité : De nombreux problèmes systémiques entravent l’efficacité du personnel de santé, notamment la marge de manœuvre budgétaire pour les investissements, la capacité à recruter dans les situations de conflit ou d’après-conflit, les déséquilibres dans la densité du personnel de santé en milieu rural et urbain, et la nécessité de mieux planifier les capacités futures du personnel de santé, ainsi que la formation en tant qu’investissement à long terme. Sur la base d’un document d’orientation sur les ressources humaines pour la santé (RHS) discuté avec le GI, un plan opérationnel sera élaboré conjointement par le GI avec le soutien du Secrétariat du GFF. Le plan opérationnel examinera le rôle du partenariat dans le soutien apporté aux pays pour placer les RHS au centre des révisions du financement et des dépenses de santé, ainsi que la manière de leur permettre de développer, de retenir et de maintenir le personnel de santé communautaire. Le plan opérationnel comprendra un volet consacré à la mise à l’échelle d’une formation efficace du personnel de santé et au développement des compétences pour les services de santé essentiels, y compris des actions tenant compte de la dimension de genre. En outre, le CFF a alloué 8,54 millions USD pour soutenir la mise à l’échelle du « paquet de soins pour des naissances plus sûres », un programme de formation fondé sur des données probantes dont il est prouvé qu’il réduit les décès néonatals de 47 pour cent et les mortinaissances fraîches de 24 pour cent supplémentaires. Cette mise à l’échelle s’appuie sur un projet pilote soutenu par le partenariat Unicef-GFF sur l’innovation à l’échelle soutenu par Laerdal et dont les premiers résultats sont prometteurs.
  • Soutien exceptionnel à l’Ukraine : À la lumière de l’impact dévastateur de la guerre sur la santé des femmes, des enfants et des adolescents en Ukraine, le CFF a approuvé une allocation de financement exceptionnelle d’un montant pouvant atteindre 25 millions USD pour renforcer les services de soins de santé primaires dans le cadre des efforts de secours et de rétablissement en Ukraine – dont 10 millions USD seront alloués à partir de ressources existantes, et jusqu’à 15 millions USD additionnels, qui pourraient être rendus disponibles par des efforts de collecte de fonds supplémentaires.
  • Approbation par le CFF d’un plan d’assistance technique et de soutien à la mise en œuvre à adopter à l’automne 2022 : L’élaboration de l’effort renouvelé d’AT et de soutien à la mise en œuvre se fera en étroite collaboration avec les membres du CFF et les partenaires d’AT du GFF, et visera à consolider et à améliorer la planification, le financement et le suivi de l’AT et du soutien à la mise en œuvre du pays pour la réalisation de la stratégie. Les efforts se concentreront sur le renforcement de l’engagement des parties prenantes et du leadership des pays, l’amélioration de la qualité du dossier d’investissement (DI) des pays et des synergies avec les projets cofinancés de l’IDA et de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), le comblement des lacunes techniques critiques et l’amélioration de la redevabilité mutuelle en matière de résultats.
  • Approbation de l’approche de la stratégie de recherche et d’évaluation de la mise en œuvre : Le CFF a exprimé un fort soutien à la stratégie, qui vise à atteindre les objectifs suivants : (1) renforcer le leadership des pays en matière de conception et d’utilisation de la recherche et de l’évaluation de la mise en œuvre ; (2) faire progresser le programme d’apprentissage et d’amélioration visant à renforcer les processus d’élaboration et de mise en œuvre du DI ; (3) générer des connaissances et permettre l’apprentissage ; et (4) renforcer la transparence et la redevabilité mutuelle pour l’obtention de résultats mesurables au sein du partenariat du GFF, tout en élucidant les domaines d’adaptation et d’amélioration. Le Secrétariat fournira une mise à jour du processus lors des réunions de gouvernance de l’automne 2022.
     

La  réunion du Groupe des investisseurs était coprésidée par l’honorable Dr Lia Tadesse, ministre de la Santé de l’Éthiopie – qui a également participé à la réunion du CFF pour la première fois afin d’assurer la représentation des pays et la continuité entre les organes de gouvernance – et Joshua Tabah, directeur général de la Santé et de la Nutrition à Affaires mondiales Canada. Mamta Murthi, vice-présidente de la Banque mondiale pour le Développement humain, a présidé le CFF.

*Le Groupe des investisseurs donne des orientations politiques, tandis que le Comité du Fonds fiduciaire prend des décisions de financement à l’appui des décisions politiques.

** Le partenariat du GFF se manifeste à la fois au niveau mondial et dans chaque pays partenaire du GFF. Le partenariat du GFF au niveau national est dirigé par le gouvernement avec le soutien de nombreux partenaires qui ont des opérations dans le pays et/ou sont impliqués dans le développement et la mise en œuvre du dossier d’investissement du pays.

*** Documents de Quatorzième Réunion du Groupe des Investisseurs