Les défis
Les La République démocratique du Congo (RDC) a continué à investir dans la santé et la nutrition des femmes, des enfants et des adolescents et cela, en s’appuyant sur les progrès récemment réalisés. Afin d’appuyer les priorités sanitaires les plus urgentes, le gouvernement a encore accru les ressources nationales consacrées à la santé et renforcé l’efficacité des ressources existantes et cela, avec le soutien du Mécanisme de financement mondial (GFF). Ceci a non seulement contribué à étendre des services de santé de qualité dans les régions les plus touchées du pays, mais aussi à protéger les ménages contre les difficultés financières. Dans ce cadre, davantage de femmes et d’enfants se rendent dans les établissements de santé et bénéficient d’accouchements assistés et d’autres services vitaux.
Maintenir la dynamique
En République démocratique du Congo (RDC), l’instabilité politique, le conflit armé et, au cours des dernières années, les multiples épidémies du virus Ébola ont exercé une pression supplémentaire sur des systèmes de santé déjà fragilisés. En raison de l’engagement et des efforts du gouvernement, les décès d’enfants de moins de cinq
ont diminué d’un tiers entre 2014 et 2017 et, le taux de grossesses parmi les adolescentes s’est réduit par un cinquième. Néanmoins, la malnutrition chronique demeure un préoccupation importante avec près de 42 pour cent des enfants accusant un retard de croissance. La RDC est confrontée à des défis exceptionnels qui ont historiquement entravé la capacité du pays à augmenter ses dépenses publiques de santé. Ceci souligne l’importance d’utiliser les ressources existantes de façon efficace et de les affecter en vue de répondre aux priorités les plus importantes. Avec l’appui du GFF, le gouvernement a élaboré un plan national afin de prioriser les réformes axés sur les systèmes de santé et les financements de la santé, et d’accélérer une progression
en matière de santé et de nutrition dans les 26 provinces du pays. Le plan 2019–2022 vise également à augmenter le budget consacré à la santé de 7,6 à 8,6 pour cent et à améliorer l’efficacité budgétaire pour atteindre 90 pour cent. Ce plan s’attache également à réduire le fardeau financier pour les familles (c.à.d. dépenses catastrophiques de santé) et cela, de 4 à 3 pour cent.
Progrès des réformes du financement de la santé
Le GFF appuie actuellement le plan national de la RDC avec un financement total de 60 millions de dollars américains, relié à un financement de 340 millions de dollars américains de l’Association internationale de développement (IAD) de la Banque mondiale. Les priorités du plan sont également financées par d’autres partenaires du GFF et d’autres bailleurs de fonds, notamment l’USAID, Gavi et le Fonds mondial. Après deux ans de mise en oeuvre, le plan a réussi à appuyer les décideurs politiques lorsqu’ils doivent prendre des décisions difficiles en matière d’affectations budgétaires et de réformes du financement de la santé et cela, dans le but d’obtenir des résultats dans plusieurs domaines :
- Accroissement de l’efficacité, de la transparence et de l’équité de l’affectation des ressources budgétaires existantes pour la santé : Le GFF aide le ministère de la Santé à transiter vers une budgétisation basée sur les programmes – un processus permettant d’accroitre la transparence des dépenses et d’assurer que ces dépenses contribuent aux priorités définies dans le dossier d’investissement. En 2019, en termes d’efficacité, le taux national d’exécution budgétaire – une mesure permettant de déterminer si le budget est dépensé tel qu’affecté – n’équivalait qu’à la moitié de l’efficacité des budgets des bailleurs de fonds (qui atteignait quasiment 100 pour cent). Il existe également d’importantes inégalités en matière d’allocation budgétaire entre les provinces, ce qui contribue à également à des résultats de santé médiocres. En fonction de ce nouveau processus budgétaire, le gouverneur de la province de Maniema – l’une des provinces les plus pauvres de la RDC – s’est engagé à affecter davantage de ressources et d’accroitre l’efficacité des ressources existantes consacrées à la santé. De même, la province de Lualaba s’est engagée à accroitre les ressources nationales affectées à la santé et prévoit de piloter la budgétisation basé sur les programmes pour mieux associer les ressources aux résultats. Cela a également permis au ministère de la Santé de plaider pour une augmentation de la part du budget national consacré à la santé.
- Pérenniser les réformes : La transition vers un processus budgétaire plus transparent, efficient et axé sur les résultats permet au gouvernement de générer des données annuelles plus fiables et, par extension, de suivre les dépenses et les résultats et d’assurer un financement pérenne des services essentiels de santé. Le gouvernement a également créé une nouvelle unité fiduciaire pour gérer les flux budgétaires et pour assurer une meilleure utilization des ressources aux niveaux provincial et national.
- Accroitre les ressources nationales pour la santé : Le GFF a appuyé le ministère de la Santé pour réaliser une cartographie des ressources et un suivi des dépenses – un exercice qui a souligné d’importants déficits de financement dans le cadre de la mise en oeuvre des priorités du plan. Cet exercice a servi de catalyseur pour convaincre le gouvernement d’accroitre les ressources nationales consacrées à la santé et cela, de 7 pour cent en 2017 à 8,5 pour cent en 2018 à 10,7 pour cent en 2019 – dépassant ainsi l’objectif fixé dans le plan pour 2022 (Budget BBP). En outre, le gouvernement a triplé ses dépenses en matière de vaccination, passant de 4,4 à 9 millions de dollars américains en 2019 et à 16,4 millions de dollars américains au cours du premier semestre 2020.
- Réduire les paiements directs : Avec l’appui du GFF, le gouvernement a développé et mis en oeuvre des contrats pour l’achat stratégique de services dans 11 provinces. En reliant la rémunération des prestataires à la performance, ces contrats ont participé à étendre les services de qualité et cela, tout en réduisant le fardeau financier des ménages. D’autres partenaires du GFF, comme l’Union européenne, soutiennent également les réformes axées sur les achats stratégiques dans le pays.
Accroissement de l’accès aux services de santé
En RDC, les efforts déployés pour améliorer l’allocation et l’utilisation efficaces des dépenses de santé ont déjà réduit les coûts de santé pour les patients, renforcer la qualité des services et accru l’utilisation des services à travers la mise en oeuvre du financement basée sur la performance dans 11 provinces – parmi d’autres interventions. La Banque mondiale et le GFF contribuent conjointement à l’obtention de meilleurs résultats en concentrant leurs investissements dans ces 11 provinces.
Amélioration de l’accès aux soins de santé primaire
- Dans les établissements de santé où les paiements sont associés à la performance, le nombre moyen d’admissions ambulatoires a augmenté de 59 à 67 pour cent entre 2018 et le premier trimestre 2020.10 Cette augmentation varie selon les provinces, allant de 21 pour cent dans le Haut-Katanga à 84 pour cent dans le Sud-Ubangi.
Amélioration des soins de santé maternelle et infantile
- Entre 2017 et 2019, le nombre de femmes supplémentaires ayant effectué leur première consultation prénatale a augmenté à raison de 18 pour cent et, le nombre de femmes supplémentaires ayant effectué au moins quatre consultations prénatales a augmenté de 30 pour cent. Les soins postnataux ont quasiment doublé de 30 à 56 pour cent.
- Le nombre de femmes supplémentaires ayant accouché en présence d’un personnel qualifié s’est accru de trois pour cent, portant le taux de couverture à 91 pour cent dans 24 des 26 provinces du pays en 2019.
- En 2019, le taux de mortalité lié au paludisme au niveau national a baissé de 58 pour cent pour atteindre 0,04 pour cent. Ces baisses ont été enregistrées dans 24 des 26 provinces du pays avec la seule augmentation significative se produisant dans la province de Sankuru où le taux est passé de 0,17 à 0,24 pour cent.
Alors que des disparités subsistent entre les provinces, la qualité demeure une question décisive dans plusieurs établissements de sant et cela, en raison de faibles compétences et de pénuries en matière de médicaments et d’équipements. À l’avenir, l’accent sera placé sur l’équité et cela, en concentrant davantage de ressources dans les provinces don’t la progression accuse un retard.