Avec 846 décès pour 100,000 naissances vivantes en 2014, la République démocratique du Congo figure parmi les pays aux taux de mortalité maternelle les plus élevés au monde. Les femmes ont en moyenne 6,6 enfants et, 43 pour cent des femmes âgées de 15 à 19 ans et issues du quintile de richesse le plus bas sont déjà mamans ou enceintes de leur premier enfant. Le taux de prévalence des contraceptifs est de 8 pour cent et, la croissance de la population est de 3 pour cent. Pour chaque 1,000 naissances, 58 enfants meurent avant leur premier anniversaire et, 105 meurent au cours de leurs cinq premières années de vie. En outre, la malnutrition chronique affecte 43 pour cent des enfants de moins de cinq ans, constituant l’un des taux les plus élevés dans le monde.

Ces mauvais résultats de santé sont liés aux faibles niveaux de couverture de services sanitaires à fort impact, particulièrement en matière de santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile et adolescente (SRMNEA). Ils dérivent également de la mauvaise qualité des services prénataux et obstétricaux ainsi que de la faible capacité de prestation en matière de soins obstétricaux d’urgence.

En 2015, les dépenses de santé par habitant en République démocratique du Congo s’élevaient à 22 US$, représentant un sixième des dépenses de santé par habitant moyennes de l’Afrique subsaharienne et, un quart du montant requis pour fournir des services de santé de base à la population (McIntryre et Meheus, 2014). Les ménages assument 40 pour cent des dépenses totales de santé (DTS), avec 93 pour cent de ces dépenses étant constituées de paiements directs. Par ailleurs, alors que les bailleurs de fonds financent 40 pour cent des DTS, les dépenses publiques de santé ne représentent que 12 pour cent des DTS et, celles-ci ne sont allouées ni de façon efficace ni en fonction des besoins sanitaires de la population.