Bangladesh

Combler les lacunes existantes tout en abordant de nouveaux défis

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Md. Helal Uddin

Chef de division (planification), division des services de santé, Ministère de la Santé et des Affaires familiales

@GovtBangladesh

Les défis

Le Bangladesh a rapidement progressé au niveau de plusieurs indicateurs de santé. Le rythme de progression a néanmoins ralenti et le pays est désormais confronté à de nouveaux défis, notamment en matière de santé et de nutrition des adolescents. Le Mécanisme de financement mondial (GFF) fournit actuellement un appui au gouvernement afin de renforcer les systèmes de santé, améliorer la prestation de services et réduire les inégalités régionales. En outre, le GFF facilite une collaboration entre les secteurs de la santé et de l’éducation afin de contribuer à une amélioration de la santé des adolescents, et ce à travers des programmes ciblés dans les écoles. En vue de garantir des progrès pérennes, le GFF aide à la fois à enforcer l’efficacité des dépenses actuelles de santé et à produire des données probantes pour renseigner les politiques, renforcer les capacités et plaider en faveur de davantage de financements.

Des progrès réalisés, mais des défis subsistent

Au cours des dix dernières années, le Bangladesh a réalisé d’importantes améliorations dans les domaines de la santé et de la nutrition des femmes, des enfants et des adolescents. Ces progrès sont largement attribuables à des programmes rentables à base communautaire. Par exemple, grâce à une amélioration de la nutrition infantile, les retards de croissance et l’émaciation ont diminué entre 2014 et 2018, passant respectivement de 36 à 31 pour cent et de 14 à 8 pour cent (EDS 2014, EDS 2018). En outre, entre 2010 et 2018, les décès maternels ont enregistré une baisse de 22 pour cent. Néanmoins, les progrès réalisés dans certains autres domaines ont connu un ralentissement : les décès néonataux se sont accrus de sept pour cent et les décès parmi les enfants de moins de cinq ans ne se sont que sensiblement réduits (EDS 2014, EDS 2018).

Une partie des gains réalisés sont attribuables à l’accent que le gouvernement met sur l’éducation des jeunes filles et sur la création de davantage de possibilités pour les femmes sur le marché du travail. La rétention scolaire des jeunes filles demeure néanmoins difficile. Les jeunes filles moins scolarisées sont davantage susceptibles de se marier et d’avoir des enfants de manière précoce, deux facteurs associés à une mortalité maternelle élevée. La malnutrition constitue également une menace pour les femmes et les jeunes filles – avec près d’une femme sur cinq et d’une adolescente sur trois souffrant de sous-alimentation en 2014 (EDS 2014).

Au niveau régional, ces défis sont aggravés par d’importantes disparités dans les résultats de santé et dans les déficits de financement, restreignant ainsi l’accès à des services de santé de qualité et la protection financière des familles. Par exemple, les paiements directs des ménages constituent un obstacle majeur pour les familles essayant d’échapper à la pauvreté, puisqu’ils couvrent 67 pour cent des dépenses générales de santé du pays (GHED-OMS). Depuis 2017, la part du budget public consacrée à la santé continue à sensiblement augmenter, avec 5 pour cent affectés à la santé en 2019 et 5,8 pour cent budgétisés pour la santé en 2020 (MTBF). L’exécution budgétaire pourrait continuer à constituer un défi, et le Bangladesh continue de bénéficier de financements externes pour soutenir sa stratégie de santé.

Une approche sectorielle axée sur une amélioration des résultats de santé et de nutrition

Le Bangladesh met en oeuvre une approche sectorielle dans le cadre de laquelle les bailleurs de fonds et les créanciers fournissent des financements afin de combler les lacunes qui existent dans les domaines de la santé et de la nutrition. Cette approche sectorielle – représentant un effort d’un milliard de dollars américains – est financée par plusieurs partenaires internationaux, notamment la Banque mondiale, le Canada, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. Le Fonds fiduciaire du GFF fournit une subvention catalytique de 15 millions de dollars américains afin de cofinancer le Projet d’appui au secteur de la santé de la Banque mondiale (500 millions de dollars américains).

Cette approche sectorielle constitue le dossier d’investissement du Bangladesh, elle mobilise et guide le GFF ainsi que les autres partenaires qui s’attachent à améliorer et à étendre les services de santé et de nutrition. Ce plan priorise l’équité dans les régions qui affichent un retard en matière de résultats de santé, comme Sylhet et Chattogram.

En 2019, alors que le taux de retard de croissance atteignait 31 pour cent au niveau national, il s’élevait à près de 50 pour cent à Sylhet et à 38 pour cent à Chattogram (tableau de bord de la nutrition).

Le plan se focalise également sur l’amélioration ainsi que sur l’expansion des services de nutrition pour les nourrissons, les enfants et les mères, ce à travers les systèmes gouvernementaux et les services de santé primaire et néonatale.

Outre sa subvention de 15 millions de dollars américains, le GFF fournit également une subvention de 10 millions de dollars américains afin de cofinancer le Transforming Secondary Education for Results Program qui fournit des services de santé aux adolescents par le biais de l’école. Ce soutien supplémentaire a permis aux ministères de l’Éducation, de la Santé et du Bien-être familial d’élaborer des programmes incitatifs qui s’attachent à améliorer la rétention scolaire des jeunes filles vulnérables, à investir dans des toilettes séparées pour les jeunes filles ainsi que dans des installations appropriées pour la prise en charge de l’hygiène menstruelle, à inclure la santé des adolescents dans le curriculum scolaire, à former des enseignants, à fournir des conseils, et à mener des activités de sensibilisation axées sur la violence à caractère sexiste.

Promouvoir une réforme du financement de la santé et renforcer les systèmes de santé

Une augmentation des dépenses publiques pour la santé est requise afin d’assurer une progression continue et durable dans les domaines de la santé des femmes, des enfants et des adolescents. Bien que le dossier d’investissement ne priorise pas une augmentation des ressources nationales, le GFF appuie la production de données probantes ainsi que les plaidoyers qui peuvent renseigner les décisions prises en matière de mobilisation de ressources. Le GFF soutient, par exemple, la mise en oeuvre de la Stratégie de financement des soins de santé. Le GFF s’attache également à fournir des analyses axées sur l’équité en matière de santé et la protection financière, sur les goulots d’étranglement de la gestion des finances publiques, et sur la constitution d’un plan d’engagement avec le secteur privé et d’un dialogue sur la mobilisation des ressources nationales.

Le GFF contribue également à promouvoir une meilleure efficacité dans les domaines de l’approvisionnement et de la planification budgétaire ainsi que ceux de la préparation et de l’exécution budgétaires. Cet appui a déjà entraîné d’importants changements. Par exemple, la part du budget allouée à la réparation et à l’entretien des établissements de santé de première ligne (de district et de niveau inférieur) a augmenté depuis 2016 ; le pourcentage d’appels d’offres concurrentiels effectués au niveau national et basés sur un système électronique (e-gouvernement) est passé à près de 18 pour cent ; et un système de gestion des biens est désormais utilisé dans quatre établissements d’aiguillage au niveau des districts (MTBF, DLI).

En outre, le GFF a aidé le gouvernement à explorer de nouvelles modalités susceptibles de renforcer la mobilisation du secteur privé – un acteur important de la prestation des services de santé dans le pays. En s’appuyant sur ses expériences de collaboration préalables, le GFF a soutenu un premier dialogue axé sur les stratégies de renforcement du partenariat public-privé afin d’étendre l’accès à des services de qualité.

Des systèmes de santé renforcés, des résultats de santé et de nutrition améliorés

Ces efforts collectifs contribuent déjà à améliorer les résultats et la prestation des services de santé :

Des systèmes de santé améliorés

  • Plus de 2 500 postes de sages-femmes ont été ouverts dans le pays, ce qui représente une étape majeure dans l’amélioration des résultats en santé maternelle. Au cours des trois dernières années, le nombre de centres de santé dans les upazila (sous-districts) qui emploient au moins deux sages-femmes accréditées est passé de zéro à 306.

  • En 2019, des plans d’action ont été approuvés pour des services de soins obstétriques et néonatals dans les hôpitaux de district ciblés à Sylhet et Chattogram. Dans ce cadre, sept hôpitaux de district disposaient des capacités requises afin de fournir ces services, contre zéro en 2017.

Santé des adolescents améliorée

  • Entre 2014 et 2018, le taux national de grossesses parmi les adolescentes a faiblement diminué, passant de 113 à 108 pour 1,000 filles. Le gouvernement continue à prioriser des programmes de santé pour les adolescents au sein des écoles de Sylhet et de Chattogram, tout en continuant à former les enseignants et à favoriser l’entraide entre adolescents.

Santé et nutrition infantiles améliorées

  • Entre 2014 et 2018, les retards de croissance parmi les enfants de moins de cinq ans ont chuté au niveau national, passant de 36 à 28 pour cent (EDS 2014, EDS 2018).

  • À Sylhet et Chattogram, la nutrition infantile s’est améliorée entre 2017 et 2019/2020 :

    • 25 pour cent des enfants de moins de deux ans ont bénéficié de services de nutrition spécifiques ;

    • le nombre d’enfants pesés a augmenté, de 21 à 28 pour cent . Le conseil en matière de nutrition des nourrissons et des jeunes enfants a fortement augmenté en passant de 19 à 54 pour cent ; 

    • le nombre d’enfants recevant des compléments de fer et d’acide folique s’est accru, passant de 45 à 54 pour cent  ;

    • En 2020, 15 districts ont atteint une couverture d’au moins 85 pour cent en matière de vaccination des nourrissons contre la rougeole/rubéole (contre 14 l’année précédente).